Avant d’exposer les notions indispensables que vous devez avoir sur la tonicité et la flaccidité cutanées, donnons la définition exacte de ces termes.
Définitions
La tonicité
La tonicité (du grec, tonikos : « qui se tend ») est la « manifestation de l’élasticité des tissus vivants et spécialement du tissu musculaire sous la dépendance du tissu nerveux ».
On appelle tonique la peau qui présente de la tension et de l’élasticité.
La flaccidité
La flaccidité (du latin, flaccidus : flasque) est l’état de ce qui est flasque, de ces tissus qui manquent de fermeté.
On appelle flasque, la peau qui a perdu sa tension, sa fermeté et son élasticité.
La tonicité de la peau est conditionnée par 2 éléments principaux :
- le réseau élastique du derme
- le panicule adipeux de l’hypoderme
Lorsque les fibres élastiques contenues dans la substance inter-cellulaire du tissu conjonctif qui forme le derme, sont saines, abondantes et possèdent intacte leur principale qualité, l’élasticité.
Lorsque le panicule adipeux n’est ni trop épais, ni trop mince.
La peau demeure souple et ferme, les sillons et les plis sont à peine visibles, elle reste « en place » et « ne tombe pas ».
Mais la tonicité de la peau est éphémère et cède la place plus ou moins vite à la flaccidité.
En décrivant un de sa personnages prématurément vieilli Balzac écrit :
« Qui a donc pu donner cette flaccidité, cette pâleur à des joues dont la peau tendue comme celle d’un tambour crevait de bonne grasse santé des gens sans souci ? »
La question de Balzac pose tout le problème de la tonicité et de la flaccidité cutanées, celle du visage en particulier.
Le facteur « amaigrissement »
L’amaigrissement générale amenuise l’épaisseur du pannicule adipeux et fait perdre ainsi son galbe à la « silhouette » et sa forme harmonieuse à l’ensemble du visage.
Les espaces lacunaires qui prennent la place du tissu adipeux dans l’hypoderme diminuent la fermeté et la tonicité du système cutané.
Si l’amaigrissement est important il provoquera la « tombée » des tissus, donnant lieu à la formation :
- de plis
- de « bajoues »
Le facteur « élasticité »
Le tissu conjonctif et ses fibres élastique peuvent subir des altérations d’ordre biologique provoquées par la maladie ou certains états psychiques dus :
- aux soucis
- aux chagrins
Elles se traduisent par une diminution de la résistance élastique qui amoindrit la fermeté de la peau accusant et accentuant ainsi les traits du visage.
La substance élastique semble être très sensible à ces facteurs, de même qu’au surmenage, « cette répétition de la fatigue avec suppression des alternances, c’est-à-dire des intervalles de temps de repos qu’exigent la nutrition réparatrice et l’élimination des déchets » – Godin
Malgré sa résistance exceptionnelle la substance élastique finit par subir prématurément l’usure générale que détermine l’« abus de travail ».
Mais la cause principale de la dégradation du tissu conjonctif et de ses fibres élastiques réside dans les modifications biologiques lentes sournoises et inéluctables dues à l’âge.
Jean Morelle écrit : « Le processus du vieillissement du tissu conjonctif semble encore assez mal connu. les observation au microscope électronique sont évidemment pleines d’enseignement, mais elles n’expliquent pas les modifications biochimiques. il est indéniable que le passage d’une structure déterminée à une autre structure est accompagnée d’un certain nombre de modifications biochimiques que le progrès scientifiques permettra peu à peu de préciser ».
La principale zone de vieillissement se situerait dans le chorion où on observe des modifications physico-chimiques du collagène.
la plus importante est l’amoindrissement de l’élasticité, qui a pour conséquence l’« agrandissement de la peau ».
Le regretté Docteur Bernard Claoué nous disait qu’un des problèmes les plus importants à envisager en esthétique est justement la modification que présente la peau vieillissante en augmentant sa surface, en « grandissant ».
Les spécialistes de la chirurgie esthétique connaissent bien cet agrandissement de la peau puisque, dans les « lifting », ils :
- la « tirent »
- la « remontent » en enlevant l’excédent
- la replacent « au bon endroit »
Si la peau a « grandi », les muscles ne bougent pas et ont même tendance à se raidir, à se contracter, à se raccourcir.
Il arrive alors que la peau, accrochée par une sorte de capiton musculaire retombe sur ce capiton ; n’étant plus soumise à l’action de ces muscles elle perd, au visage, une partie de ses qualités expressives.
Il s’agit, donc, d’une distension due à la dégénérescence des fibres élastiques.
La peau devient flasque et tombe par pesanteur et tassement.
Signalons, pour terminer que la tonicité et la flaccidité de la peau sont conditionnées aussi par leur coefficient d’hydratation, et, en guise de conclusion, citons le passage d’une conférence du Dr Lucien Hubert à une groupe d’esthéticiennes :
« Nous sommes enveloppés d’un « maillot élastique », le derme, avec son réseau de fibres élastiques. quand le « maillot » devient trop grand par perte d’élasticité les tissus s’affaissent et les rides apparaissent ».
La thérapeutique préventive et curative de l’élasticité nous échappe.
Les meilleurs garants de cette élasticité de la peau qui contribue à nous conférer l’aspect de la jeunesse sont :
- une alimentation riche en vitamines A et E
- une bonne oxygénation
- l’exercice
- l’absence de soucis graves
- le mouvement
- le travail sans excès