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Depuis toujours, la peau a été classée en 3 types immuables et « sacrés » :
- peau normale
- peau sèche
- peau grasse
Cette classification commercialement commode, certes, pour la mise en vente des produits cosmétiques, satisfait la clientèle et lui suffit.
Mais il faudra l’abandonner car il se révèle qu’elle ne répond plus à rien pour l’esthéticienne.
La classification traditionnelle
La classification des peaux en types définis, a une énorme importance : c’est grâce à elle, en effet, que l’esthéticienne, rattachant une peau à un type donné peut en connaître globalement la nature et les besoins, et par là, mettre en œuvre les techniques qui lui conviennent.
Une classification superficielle conduit à d’inévitable erreurs.
Depuis très longtemps, les esthéticiennes sont habituées à classer les peau en 3 types fondamentaux :
- les peaux grasses
- les peaux normales
- les peaux sèches
Cette classification n’a strictement aucune valeur.
On pouvait, à la rigueur, l’admettre au temps où l’esthéticienne se mouvait dans l’empirisme, où n’importe qui pratiquait l’esthétique sans études sérieuses préalables ; elle était alors à la mesure de celle qui l’employait.
De nos jours, elle apparaît insipide car on se rend mieux compte qu’elle ne mène à rien.
Classer les peaux, en effet, selon l’importance de leurs sécrétions sébacées, c’est, d’une part, mettre une étiquette sur une évidence et c’est d’autre part, limiter son examen à l’observation d’un seul aspect de la peau.
C’est faire de cet unique aspect un état cutané général et édifier, sur cette fausse donnée, le traitement esthétique ; traitement simpliste, d’ailleurs, puisqu’il consiste :
- à assécher la peau si elle est grasse
- à la graisser si elle est sèche
- à demeurer dans le « statu quo » si elle est normale
Exemple typique de l’à-peu-près dont on s’est trop longtemps satisfait en esthétique.
Nul, certes, ne contestera l’importance que le corps gras peuvent avoir dans la vie de la peau, mas encore une fois, ils ne constituent qu’un aspect du problème : il y a l’eau, dont le taux est au moins aussi important ; il y a les faculté, de brunissage et les différentes réactions à l’atmosphère ; il y a le degré d’épaisseur ; en fait, il y a tout ce que la peau nous montre et qui doit être pris en considération s l’on veut, assemblant tous les signes cutanés pour arriver à la compréhension de l’état cutané, faire un classement de peau exact.
Une tentative de classification
La premier essai de classification scientifique mais qui ne rompait pas complètement avec la classification traditionnelle remonte à 1941.
On le trouve consigné dans un petit livre, « recherches sur la physico-chimie de la peau » par les Drs :
- Jonquières
- Guilleret
- MM. Mahler
- Marcel Gattefossé
Ces auteurs, qui furent les premiers à introduire la notion d’hydratation en esthétique, distinguaient 4 types de peaux :
- les peaux hydratées
- les peaux déshydratées
- les peaux grasses
- les peaux alipiques
Cette tentative n’eut pas en cette période de guerre le résultat qu’on aurait peu en attendre dans une période plus paisible ; mais la notion d’hydratation et de déshydratation s’implanta en cosmétologie et devait, par la suite, connaître une vogue qui n’a point faibli.
Différents praticiens préconisèrent une classification d’orientation morphologique qui prenait pour base la pigmentation, la peau :
- des blondes
- des brunes
- des rousses
Cet essai était intéressant par le souci dont il témoignait de faire mieux, mais il retombait dans le défaut reproché à la classification traditionnelle, à savoir : cristalliser l’attention de l’esthéticienne sur un seul aspect.
Il est faux, d’ailleurs, que toutes les blondes et toutes les burnes aient le même type de peau.
Il y a des blondes :
- à cheveux fins
- à gros cheveux
- à peau fine et sèche
- à peu épaisse et grasse
La classification de M.J.Poirsons
C’est en octobre 1948 que M.J. Poirsons posa les fondements d’une classification « révolutionnaire » qui ne tendait à rien moins, qu’à partir d’un type de peau établi d’après sa structure pour arriver à un type de femme et ainsi parvenir à expliquer les réactions et les aspects de la peau.
La classification de M.J.Poirsons s’appuie sur la morphologie hippocratique et les quatre tempéraments fondamentaux.
Pour être tout à fait exacts, nous devons ajouter qu’en 1938, R.M.Gattefossé, dans son ouvrage « technique des produits de beauté », avait envisagé, mais sans le définir, une classification basée sur la morphologie astrologique que M.J. Poirsons repousse, d’ailleurs, parce qu’elle offre un trop grand nombre de types.
Par des publications ultérieures, M.J.Poirsons : « aspects biochimiques de la peau présentés aux esthéticiennes » publiés par « les nouvelles esthétiques » en 1952, devait donner à sa classification son caractère définit.
Elle se résume à ceci:
- peau fine :
- peu ou pas ridées parce que bien hydratées en profondeur
- déshydratées en surface si elles sont sèches*
- souvent alipiques
- brunissant mal au soleil qui les brûle
- très sensibles au vent et au froid
- couperosées
- à maquillage souvent instable par troubles de l’oxydo-réduction
- peau épaisse
- déshydratées en profondeur
- ridées précocement parfois
- à pigmentation normale
- à tendance séborrhéique puis devenant alipique lorsque l’état hépato-biliaire s’aggrave
- à pores dilatés
- souvent irritables
- peau charnue
- très épaisses
- d’une texture relâchée et d’aspect grossier
- ridées et séborrhéiques
- très congestives et irritables
- pores dilatés en « cratères »
- pustuleuses
- acnéiques
Cette classification offre de nombreux points de repère car elle s’accompagne :
- d’une description morphologique du type de femme correspondant
- de ses aptitudes physiologiques en général
- de ses constantes biologiques
- donne ainsi que nous l’avons signalé la clef de la plupart des réactions cutanées