Sommaire
Il importe de signaler avant tout un petit détail d’une grande importance psychologique : évitez de prononcer le mot « teinture » avec vos clientes et remplacez-le désormais par celui de « coloration ».
Le mot « teinture », en effet, évoque trop souvent dans l’esprit de la cliente, les cheveux blancs et l’âge. Cela risque de choquer leur susceptibilité et de provoquer une réaction de défense instinctive.
Son but
Le but de la coloration est :
- de rajeunir le visage en remplaçant la teinte grise ou blanche d’un certain nombre de cheveux par une teinte plus jeune.
- ou de modifier son aspect même, en mettant la couleur des cheveux en harmonie avec un maquillage mode et avec sa forme
Il est des coloration qui « élargissent » le visage, d’autres qui « l’allongent ».
La décoloration dépigmente le cheveu. la coloration le pigmente artificiellement.
Les préparation destinées à la coloration
Les substances tinctoriales pour la coloration de la chevelure sont « vieilles comme le monde ».
Les premières teintures, utilisées encore de nos jours dans certains pays, étaient d’origine végétale : le henné par exemple, seul ou associé à d’autres colorants végétaux.
De nos jours, les teintures pour cheveux sont des « teintures d’oxydation » qui permettent d’obtenir des effets esthétiques remarquables.
Les substances actives de ces teintures n’ont pas d’action tinctoriale par elles-mêmes, c’est leur oxydation qui détermine l’effet colorant.
Ces substances sont des dérivés de l’aniline, elle-même dérivé de la houille.
les principaux de ces dérivés sont :
- la paraphénylène-diamine dite para
- la métaphénylènediamine
- la diméthylphénylènediamine
- la paratoluylènediamine
- le pyrogallol
La paraphénylène-diamine, interdite en France a été remplacée par la paratoluylènediamine.
On appelle ces colorants « colorants d’oxydation ».
En effet, ils n’ont pas d’action tinctoriale propre ; il faut y ajouter une quantité égale d’eau oxygénée en milieu alcalin qui les fait virer et leur donne une teinte plus foncée.
Au bout de quelques minutes, il se forme un précipité qui se fixe sur la fibre et la teinte : c’est la base dite de Brandovski.
Procédé de la coloration
L’ammoniaque libère l’oxygène et fait gonfler le cheveu, ce qui facilite le pénétration du colorant. La teinte ne doit pas se produire seulement en surface, mais en profondeur.
L’oxydation joue lui-même deux rôles :
- il oxyde le colorant
- décolore la teinte naturelle du cheveu
Cela permet de donner au cheveu des tons plu clairs.
En se basant sur le contrôle de la charge de rupture et sur la teneur en soufre, on a soutenu que les teintures n’abîmaient pas le cheveu hormis le cas où une décoloration préalable est indispensable.
Il n’en reste pas moins vrai que le mélange régulier à la teinture d’un oxydant, qui est souvent une eau oxygénée à 20 volumes, ne saurait améliorer l’état des fibres capillaires : la preuve en est que le cheveu teint a presque toujours tendance à se dessécher et que, même sans décoloration préalable, il exige des liquides à permanente faibles ou des temps de pose courts.
Décrivons très schématiquement comment procède le coiffeur pour appliquer la teinture :
- comme pour la décoloration et pour la même raison, il ne fait pas de shampooing
- la préparation tinctoriale, en liquide ou en crème,est appliquée au pinceau, mèche par mèche, en commençant par le devant de la tête et toujours par les régions les plus blanches ou les plus claires. Contrairement à la décoloration, on commence par les « racines »
- on surveille la « montée » de la teinture en essuyant une mèche pour l’observer à contre-jour, et on prolonge le temps de pose jusqu’à obtention de la teinte désirée
- on fait ensuite un shampooing et on rince soigneusement, longuement, car toute trace de teinture qui subsisterait sur le cuir chevelu pourrait déclencher des phénomènes de sensibilisation
Les effets de la coloration
Les teintures, en effet, peuvent donner lieu à des accidents allergiques apparaissant quelques heures après l’application, quelques fois le lendemain, sinon 48 heures plus tard.
Elles se manifestent par les signes habituels et « classiques » que vous connaissez :
- démangeaisons
- rougeurs
- parfois vésicules
- œdèmes
Aussi la législation impose-t-elle au coiffeur la pratique de gouttes du produit tinctorial choisi derrière l’oreille.
Au cours de ces 48 heures, le coiffeur doit vérifier s’il ne se produit pas la moindre réaction cutanée.
Dans sa manifestation extrême, cette réaction prend la forme d’une dermite miniature.
En ce cas la réaction est positive ; le sujet étant allergique à la teinture, le coiffeur s’abstiendra de la pratiquer.
Il n’est pas nécessaire, pour que la réaction soit considérée comme positive, que la dermite soit franche et nette ; la simple démangeaison à l’endroit ou a été fait la « touche » représente un signe de suspicion.
Que faire si, malgré cette précaution, il y a une réaction après la teinture ? ll faut, nous disent divers auteurs, dont Tzanck et E.Sidi, faire immédiatement un rinçage avec la préparation suivante :
- chlorure de sodium : 150 Gr
- eau oxygénée à 20 volumes : 50 Gr
- eau distillée : 1000 cc
Le résultat est excellent à condition que le rinçage soit exécuté dès l’apparition des premiers signes.
Le coiffeur lui-même, et ses ouvriers et ouvrières, sont tout aussi exposés que la cliente aux mêmes inconvénients d’intolérance.
C’est pourquoi la législation leur impose le port de gants de caoutchouc lors de la manipulation des teintures.
Terminons cet article en rappelant l’intérêt du « mordançage ».
C’est un procédé qui a pour but de provoquer la dilatation du cheveu afin de faciliter la pénétration de la teinture ou de tout autre colorant.
on le pratique en traitant la chevelure « mèche par mèche » avec une eau oxygénée à 20 ou 30 volumes, mais sans ammoniaque afin de ne pas décolorer.
Signalons aussi les « shampooing décolorants », destinés à éclaircir légèrement les cheveux et les « shampooing colorants » qui procurent au cheveu un reflet passager.