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Les dictionnaires définissent ainsi le mot « alopécie » : chute générale ou partielle des cheveux ou des poils.
Le terme alopécie est employé aussi pour désigner la diminution du volume de la chevelure et « l’éclaircissement » du cuir chevelu qui est la conséquence de la chute.
Comme vous le voyez, la cause et les effets portent donc le même nom.
Nous allons examiner l’alopécie séborrhéique.
La chute des cheveux provoquée par la séborrhée représente la forme d’alopécie la plus répandue et la plus redoutable pour la vie du cheveu.
Le sujet qui en est atteint vous renseigne sur son état par un « auto-diagnostic » présenté généralement en ces termes : « mes cheveux sont gras et je les perds ».
Vous vous assurez qu’il s’agit bien d’une alopécie séborrhéique en procédant de la manière suivante :
- dans les zones particulièrement grasses du cuir chevelu, le cheveu ne présente aucune résistance à la traction
- on peut l’arracher très facilement car il tient très mal dans son follicule
Votre client, d’ailleurs, lorsque la séborrhée est très importante, vous dira que le simple fait de tourner la tête sur son oreiller suffit pour que des cheveux « s’en aillent ».
Sur le même cuir chevelu à la loupe, ou de préférence au capilloscope ou au microscope, confirme l’examen « à la traction » : dans l’alopécie séborrhéique, le bulbe du cheveu se présente le plus souvent entouré d’un manchon de substance grasse, bien visible, formé par le suintement du sébum dans le fond même du follicule, tellement la glande sébacée secrète en abondance.
Les raisons pour lesquelles la séborrhée provoque la chute du cheveu
L’explication la plus vraisemblable semble être celle de ces auteurs qui incriminent la toxicité du sébum secrété en grande quantité.
D’après eux, le squalène, ce corps présent en faible proportion dans le sébum, inoffensif lorsque la sécrétion est normale, s’altère et devient toxique pour le bulbe capillaire si la sécrétion devient anormale, c’est-à-dire si elle devient trop abondante.
Toujours d’après ces auteurs, le squalène agirait comme un véritable dépilatoire : la quantité de sébum étant augmentée, la proportion de squalène est donc accrue.
D’autre auteurs pensent que lorsqu’il y a séborrhée, les charges électriques de l’appareil pilo-sébacé sont inversées et que de négatives, elles deviennent positives.
Cette positivité provoquerait une péroxydation, c’est-à-dire une oxydation de certains acides gras du sébum lequel devient ainsi toxique.
Nous citons ces théories pour vous montrer que les recherches sur la séborrhée si elles sont différemment orientées, sont toutes axées en réalité sur la toxicité du sébum.
En fait, il n’y a que ce dernier point qui soit absolument certain, de quelque manière que se manifeste cette toxicité.
En effet, le cheveu n’est pas malade dans l’alopécie séborrhéique : il se comporte exactement comme une plante qu’on aurait transplantée dans un terrain qui ne lui convient pas.
La preuve en est que si l’on parvient à freiner la sécrétion du sébum, à restreindre la séborrhée, la repousse du cheveu s’amorce d’elle-même sans qu’on ait employé aucun produit spécial pour fortifier le poil, par le seul traitement anti-séborrhéique.
Cette observation est très importante car elle montre la voie à suivre lorsque vous voulez enrayer une alopécie de cette nature.
Nous avons dit que la séborrhée du cuir chevelu, apanage exclusif de l’homme, autrefois, atteint depuis quelques années la femme aussi.
Il est encore trop tôt pour se rendre compte si l’alopécie féminine a le même caractère « fatal » que l’alopécie masculine, mais les deux alopécies ont tout de même certains poins communs qu’il faut souligner.
L’alopécie séborrhéique masculine
Elle apparaît d’habitude, lentement et insidieusement, au moment de la formation sexuelle ; parfois plus tard.
Elle peut faire aussi une apparition inopinée et s’accompagner d’une chute de cheveux abondante et brutale.
L’alopécie atteint tout particulièrement certaines régions dont la dépilation donnera naissance à cette forme de calvitie appelée hippocratique, située au sommet du crâne et sur le temporaux.
L’alopécie séborrhéique féminine
Comme les hommes, les femmes ont toujours perdu des cheveux ; mais l’alopécie féminine était bien moins répandue que l’alopécie masculine.
Depuis quelques années, nous l’avons déjà signalé, les cas de séborrhée chez la femme s’accroissent et provoquent ainsi des alopécies qui, si elles ne deviennent pas décalvantes comme chez l’homme diminuent le volume de la chevelure.
L’alopécie séborrhéique chez la femme est diffuse et, comme chez l’homme, elle se manifeste principalement aux tempes qui se dégarnissent en pointes;
Ne confondez pas l’alopécie avec la chute normale, physiologique, des cheveux.
Au cours de la toilette quotidienne, nous entraînons toujours avec le peigne quelques-uns de nos cheveux ; ce qui est normal puisque le cheveu « vieux » s’élimine spontanément et cède la place à un cheveu « jeune ».
On considère qu’il y a alopécie lorsque la chute atteint ou dépasse 30 à 40 cheveux par 24 heures et lorsque les cheveux « morts » ne sont pas remplacés.
Il faut donc rassurer vos clients qui « s’affolent » lorsqu’ils retirent quelques cheveux de leur peigne.
La chute du cheveu : son mécanisme
Bien que le mécanisme exact de la chute du cheveu soit encre très mal connu, nous allons nous efforcer de vous donner, tout de même, quelques explications.
On sait que dans la plupart des cas, le bulbe se détache de sa papille et de la paroi folliculaire pour les raisons suivantes :
le bulbe peut être en état de « dénutrition »
Dans ce cas, il s’atrophie, il se sclérose, il perd ses attaches avec la papille et se décolle de la paroi du follicule pilo-sébacé.
Une traction, même très légère, suffit pour l’extraire.
Le bulbe est isolé de ses attaches par le sébum
Le sébum envahit et occupe tout le cul-de-sac folliculaire en entourant le bulbe.
Le cheveu se trouve ainsi isolé de son milieu et se dévitalise.
Que va-t-il se passer ?
En principe, et malgré la « gangue » qui entoure le bulbe, la partie nourricière du poil devrait donner naissance à un autre cheveu.
Mais la papille est le plus souvent victime, elle aussi, du sébum.
Selon l’atteinte subie, elle sera :
- soit affaiblie ; elle produira alors du « poil follet », du « lango », du duvet, qui peut se développer ou tomber après une petite repousse
- soit tout à fait mortifiée, sclérosée ; elle ne produira pas le moindre duvet
La lanugo représente l’espoir d’une repousse ; s’il est absent, l’alopécie est sans remède.