Les peaux n’offrent pas toutes la même apparence, même dans l’état de parfaite santé.
Bien entendu, pendant la jeunesse et surtout dans l’enfance, l’épiderme est:
- bien gonflé
- tendu
- son grain est fin
- transparent
- bien nuancé
- légèrement duveté
- très souple
Plus tard, il reflète la tendance tempéramentale de chaque individu quelquefois la surface en devient :
- plus ou moins sèche ou plus ou moins grasse
- distendue et ridée
Ces différences très apparentes ont donné lieu à la division, bien connue depuis toute éternité, en :
- peaux sèches
- peaux grasses
Cette division est incomplète, parce que certaines peaux riches en graisses peuvent, justement à cause de cela, être sèches, c’est-à-dire déshydratées.
La présence de graisse en excès est, en effet, souvent incompatible avec celle de l’eau.
- si la proportion de cholestérine et de graisses hydrophiles permet l’émulsion d’une proportion d’eau suffisante, l’hydratation et normale
- si les lipides sont partiellement ou totalement hydrophoçbes, la proportion d’eau diminue
Nous avons donc distingué :
- les peaux grasses, selon l’ancienne classification, d’aspect plus ou moins luisant, avec une nuance souvent jaunâtre
- les peaux alipiques, c’est-à-dire pauvres en graisses, non forcément sèches, mais généralement moins solidaires de pannicule, plus flottantes, d’apparence variable selon la nature du sujet
- la peaux déshydratées, c’est-à-dire insuffisamment riches en eau, correspondant aux peaux sèches de l’ancienne classification, cette privation d’eau pouvant correspondre à une insuffisance d’hydratation du gel protéinique et, pour une part, à la nature des graisses plus ou moins hydrophiles
- les peaux hydratées ou trop hydratées, oedématisées ou hygroscopiques, très sensibles aux variations atmosphériques
On se rend compte que cette classification est encore insuffisante, puisque l’hydratation peut être due à deux causes principales :
- le gonflement des protéines
- l’hydrophilie relative des lipides
- la nature des sels minéraux dissous dans l’eau de gonflement
Il faudrait, pour être complet, y ajouter l’étude de la nature des glucides et de la kératinisation, c’est-à-dire de la proportion de soufre contenue dans la peau.
On voit que le problème est extrêmement complexe.
Notre classification en 4 types de peaux ne provient donc pas d’un vain désir d’apporter du nouveau.
C’est la preuve d’une amélioration des moyens d’observation, mais nous somme obligés de dire ici que le nombre de 4 auquel nous nous sommes arrêtés est arbitraire, puisque nous avons déjà au moins 4 facteurs de modification capables de s’allier à 2 ou 3, ce qui porte le nombre des combinaisons à un chiffre beaucoup plus élevé.
Indiquons pourtant que les chercheurs devront porter leur attention sur les facteurs suivants :
- état de l’eau de gonflement
- état des lipides et proportions des lipides hydrophiles
- équilibre des sels minéraux et des glucides
- état de proportion de soufre dans les kératines
Par surcroît, les peaux subissent dans une large mesure :
- les effets du climat
- des conditions de vie
- sans parler des incidences raciales
On a déjà constaté que les épiderme sont plus acides à Londres qu’à Paris ; il n’a pas été possible de déterminer si cette différence tient à l’humidité du climat au régime alimentaire.
Résumons donc les observations relatives aux 4 types de peaux, désormais classique, en attendant qu’une observation plus rigoureuse permette de fixer les caractères d’un plus grand nombre de peaux aisément différenciables.
Peaux déshydratées
Les peau déshydratée :
- degré d’imbibition inférieur à la normale
- rapidement fripées
- plissées
- souvent froides et avec tendance à la desquamation par sulfuration
Ce type est fréquent :
- chez les personnes âgées
- chez celles qui subissent les effets des intempéries
- à la campagne
- aux colonies
Elles ont une apparence :
- parcheminée
- non huileuse
- avec tendance au furfur, c’est-à-dire à la production d’une sorte de farine de kératine à la surface
Souvent la cause de cette apparence est dans le catabolisme, c’est-à-dire dans la façon dont se fait l’assimilation ; les individus qui la montrent sont souvent maigres, parfois décharnés.
On a invoquées, en outre :
- un déséquilibre endocrinien avec exagération des sécrétions thyroïdiennes
- insuffisance surrénalienne
- insuffisance de la réserve acido-basique
Le pH est parfois plus élevé que la normale.
Peaux hydratées
Les peaux hydratées :
- degré d’imbibition supérieur à la normale ; cas assez rare
- très sensibles au froid
- sujettes aux gerçures, aux engelures
On en recherche la cause dans une modification du point iso-électrique des protides, dans l’infiltration des couches profondes du derme, dans l’insuffisante vascularisation et dans une viscosité anormale du sang ralentissant la circulation notamment aux mains et aux pieds.
Peaux grasses
Bien connues de tous le observateurs.
Les sécrétions grasses sont localisées dans les régions où les glandes sébacées sont le plus abondantes :
- à la base du nez
- quelquefois au menton
- au front
Il arrive que la totalité de l’épiderme du visage donne la sensation de suinter l’huile.
L’épiderme peut être jaunâtre, de grain grossier avec des pores très dilatés.
Tendance à l’acné, à l’infection par insuffisante défense thyroïdo-surrénale et carence de soufre.
Les graisses se trouvent à l’état de globules et non d’émulsion ; la proportion d’hydrophiles est limitée.
On attribue la forme macroscopique des particules d’huile à l’insuffisance production de la choline et probablement à un fonctionnement hépatique médiocre.
Ces peaux sont souvent alcalines, ce qui explique aussi la prolifération microbienne seulement possible sur un fond à un pH voisin de 6,9 à 7.
Peaux alipiques
Ce type de peaux se confond souvent avec les peaux sèches, mais s’en distingue par l’absence de graisss tant hydrophiles qu’hydrophobes :
- peaux parcheminées mais sans orifices des glandes sébacées
- sans saillies excessives
- fragiles
- caractéristique d’une diminution accentuée des échanges oxydo-réducteurs et d’une carence des sécrétions endocriniennes
Peuvent aussi se trouver dans les régions où les eaux sont fortement calcaires, chez les individus se lavant avec des produits très alcalins.
C’est le type de la peau du cimentier et du maçon, du déporté et des degrés plus ou moins marqués.
La métabolisme du soufre est souvent en cause : il y a hyperkératose.