Nous allons examiner les lésions de la tige et de l’extrémité des cheveux qui peuvent surgir soit spontanément, sans cause apparente, soit à la suite de manipulation diverses.
Ces lésions qui se produisent sur la longueur et l’extrémité dans le sens de l’axe du poil, et non plus transversalement comme dans la cassure, portent un nom très imagé qui dit bien de quoi il s’agit : cheveux fourchus.
Les dermatologistes leur donnent le nom de trichoptylose et de trichoclasie.
Adoptons ces deux termes puisqu’ils sont entrés désormais dans le « domaines public » du langage en cours chez le coiffeur.
La trichoptylose
Ce terme caractérise la scission de l’extrémité de la tige en 2 parties, donnant au cheveu l’aspect d’une minuscule fourche.
La lésion est nettement visible à l’oeil nu.
Quelle en est la cause ?
On accusait autrefois la permanente chaude : une chauffe trop brusque pouvait provoquer l’éclatement du cheveu, suivi de la formation d’une fourche par accumulation d’acide dans le cheveu.
En principe toute préparation susceptible de faire gonfler le cheveu peut provoquer se scission, qu’il s’agisse de liquide à permanente froide, de solution trop alcaline…
L’examen systématique de cheveux permanentés à froid montre parfois des renflements sur les longueurs, sans doute parce que la neutralisation, mal faite, n’a pas produit partout un retour du poil à ses dimensions normales.
Lorsque ce renflement est trop important, on est bien près d’un éclatement et des « fourches ».
Cet inconvénient se rencontre plus rarement, semble-t-il, avec les liquides à base de thiolaclate, ce qui paraît logique, car le sel de l’acide thiolactique fait moins gonfler le cheveu que celui de l’acide thioglycolique.
Ces actions, physique et chimique, n’expliquent pas encore tout.
La permanente chaude a pris du recul, et pourtant, on voit encore trop de cheveux fourchus.
On a donc envisagé d’autres causes.
Parmi les plus vraisemblables, nous citerons :
- les shampooings trop fréquents qui augmentent la fragilité du cheveu en détruisant son vernis sébacé
- des causes purement mécaniques comme
- le brossage avec des brosses en nylon
- l’effilage au rasoir
Il semblerait qu’il faille aller plus loin encore dans les hypothèses car on trouve des cheveux fourchus chez des enfants et chez des hommes dont les cheveux n’ont pas subit l’action de liquides trop forts et chez lesquels le brossage est limité à l’essentiel.
Faut-il donc admettre que la mauvaise santé peut « fourcher » les cheveux ?
On ne peut l’affirmer, mais l’hypothèse est à retenir.
Signalons aussi l’opinion de certains professionnels qui accusent, chez les cheveux mi-longs, les frottement de la pointe sur les vêtements.
La fracture du cheveu peut se produire aussi latéralement sur la tige. On la constate parfois à la suite des décolorations.
La trichoclasie
C’est une lésion plus importante que la précédente : l’extrémité du cheveu ne se divise pas en 2 parties, mais en plusieurs segments formant ne sorte de petit balai, visible à l’oeil nu.
Le fendillement du cheveu peut se produire non seulement à la pointe, mais à n’importe que niveau de la tige du cheveu. L’effet est particulièrement disgracieux.
Pour expliquer la trichoclasie, on invoque les mêmes causes que pour la trichoptylose.
La trichorrhexie noueuse
Plus qu’une complication, la trichorrhexie noueuse est une variété de la trichoclasie simple : le cheveu gonfle en un ou plusieurs points, puis « éclate » et se casse à ce niveau.
D’après Sabouraud, ces lésions du cheveu pourraient être imputables à l’abus de :
- décoloration
- frisures
- savonnages…