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On a coutume de donner comme prototype de la peau normale celle de l’enfant.
D’après certains auteurs, cette comparaison serait illogique.
Jean Morelle, par exemple, fait justement observer que la peau de l’enfant, dont le fonctionnement endocrinien n’a pas encore atteint sa plénitude, ne représente qu’un stade de l’évolution biologique et biochimique de l’individu.
Il serait donc plus logique de considérer comme normale, la peau « physiologiquement » en bon état, de l’adulte.
La peau normale
On peut donc considérer comme normale, une peau dont l’ensemble des divers équilibres physico-chimiques à résisté pendant 20, 25 ans et même plus, aux atteintes dont est victime notre organisme depuis la naissance.
Nous sommes loin de la conception vieillotte voulant qu’une peau est normale du moment qu’elle n’est pas grasse ou sèche.
Rappelons schématiquement les bases de cet excellent équilibre et les conditions anatomiques et physiologiques sur lesquelles elles reposent.
Sur le plan profond
- la peau normale repose sur un réseau élastique et musculaire qui lui assure une stabilité d’ensemble
- la couche adipeuse, ni trop mince ni trop épaisse, prouve que le métabolisme est équilibré tout au moins au niveau de la peau
- l’hydratation est parfaite
La tonicité du tissu conjonctif et le gonflement produit par l’eau et les tissus adipeux donnent au vissage l’harmonie des contours et la perfection du galbe.
Sur le plan superficiel
- la structure fibrillaire de l’épiderme, ainsi que le tissu conjonctif sont en excellent état
- l’activité biologique de la couche basale entretient et exalte la jeunesse et la vigueur des tissus cutanés
- la circulation locale est active et alimentée par un sang pur que la surcharge des toxines ne vient pas souiller ; son flux est assuré d’une manière régulière par des nerfs vaso-moteurs qui ignorent les traumatismes psychiques et les ébranlements nerveux
Ainsi :
- grâce à la qualité des fibres élastiques, la peau ne se ride pas
- grâce à la rénovation cellulaire constante et à sa parfaite circulation sanguine, l’épiderme sera fin, agréable au toucher et le teint délicatement rosé et frais
La peau normale est, vous le savez, l’heureux attribut de la jeunesse, un attrait rare et combien fragile, de l’adulte.
En effet, vous le savez aussi, une maladie, même bénigne, négligée à son début ou survenant à une période de fatigue suffit à dérégler le fonctionnement normal de nos glandes endocrines ou de nos centres sympathiques, et, par conséquent, tous les organes dont ils commandent le fonctionnement.
Or, n’étant pas un simple revêtement mais un organe complexe qui enregistre toutes sortes de perturbations internes et externes, la peau subira un trouble dans son équilibre toutes les fois que l’organisme sera atteint.
Rappelez-vous toujours que cet équilibre est lié à notre équilibre profond, éminemment précaire.
Les rapports entre les troubles internes et les modifications de l’aspect cutané du point de vue purement esthétique, ainsi que le mécanisme à travers lequel ils se produisent, n’ont pas encore été parfaitement établis, mais, il est certain que les facteurs internes jouent un rôle important dans la dégradation de la peau normale.
Les facteurs externes gardent, dans la plupart des cas, le rôle principal.
Qu’il s’agisse des insultes de l’atmosphère ou des poussières et des gaz toxiques des grandes villes, les uns comme les autres provoquent des transformations de cet état.
Des facteurs contribuent à rendre la « normalité » bien précaire à savoir :
- action desséchante des vents, en général
- action congestionnante des vents froids par vaso-dilatation secondaire
- action sclérosante du soleil par exposition prolongée et abusive
Signes caractéristiques de la peau normale
- à l’œil nu :
- lise
- fraîche
- de couleur légèrement rosée ou hâlée
- mate
- une feuille de papier à cigarette appliquée sur cette peau ne se charge pas de graisse et demeure « telle »
- à la loupe :
- la texture et le « grain » du tissu sont très fins
- les dépressions naturelles sont à peine visibles – les hachures et les plissements sont à peine accentués
- au toucher :
- sensation agréable de douceur et de velouté ; on ressent aucune impression de moiteur ou de « graisse »
- elle est élastique, ni trop fine, ni trop épaisse
- sous la lumière de wood : elle présente une fluorescence violacée