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L’expression « peau sèche » a tendance à être remplacée de plus en plus par l’expression « peau alipique » ; ce qui est logique.
En effet, la qualification de « sèche » prête à confusion car une peau peut être sèche, soit par absence de graisse, soit par perte d’eau.
Ces deux états coexistent souvent, surtout chez les sujets à peau fine.
La pauvreté des sécrétions sébacées laissant en contact permanent avec l’atmosphère une couche cornée trop mince pour qu’elle puisse se défendre efficacement contre le « pompage » de son humidité par l’air sec ; il en résulte une sécheresse épidermique générale.
Comment une peau jeune et normale évolue-t-elle vers l’état alipique et la déshydratation superficielle de la couche cornée ?
Le problème demeure obscur dans son mécanisme intime.
Origines de l’état alpique
Cause internes
On n’apporte aucune solution en invoquant une insuffisance fonctionnelle des glandes sébacées.
Le problème de l’état alipique de la peau entre dans le cadre d’une tendance organique plus vaste et plus générale, celle du terrain nerveux et endocrinien.
Vous remarquerez souvent que nombre de peaux fines et alipiques souffrent également d’une nette insuffisance de la sécrétion des glandes sudoripares.
Les femmes qui possèdent ce genre de peau transpirent fort peu en général ; sauf à la lèvre supérieure qui, au contraire, se couvre facilement d’une sorte de rosée sudorale.
S’il est vrai que l’apport des corps gras peut compenser l’insuffisance de la sécrétion sébacée, il est conseillé de faire examiner la cliente dont la peau devient sèche par le médecin spécialiste afin de procéder à un contrôle de l’équilibre neuro-endocrinien.
Il y a 25 ans déjà, un médecin, le Dr Louis Moinson considérait que la sécheresse de la peau représente chez la femme « un petit signe clinique d’insuffisance ovarienne ».
Cause externes
La diminution de sécrétion sébacée peut être due aussi à des causes externes.
Elle peut être provoquée et entretenue par l’emploi trop fréquent de savon ou de solvant trop agressif.
Il est nécessaire que l’esthéticienne interroge toujours sa cliente et sache de quelle manière elle pratique la toilette du soir et celle du matin.
Origines de la déshydratation
On a toujours pensé que la déshydratation superficielle de la peau dépendait principalement de l’altération ou de la « disparition » du manteau sébacé qui la protège et qui s’oppose à l’évaporation de l’eau.
Les travaux de Blanck, confirmés depuis par d’autres chercheurs, montrent que le mécanisme de la déshydratation est bien plus complexe.
Avant de parler de ses causes, nous vous rappelons que la peau renferme en moyenne 64% d’eau correspondant à 9% du poids total du corps.
Cette teneur est-elle même variable suivant les différentes couches : 10 à 20% pour la couche cornée ; 70% environ pour les couches plus profondes.
Déshydratation de la peau en général
R.M. Gattefossé à écrit que : » la peau des enfants est la plus hydratée de toutes : l’hydratation ne vient qu’avec l’âge, la fatigue ou la maladie. Mais il suffit d’une modification de l’équilibre physiologique ou de la constitution chimique des éléments tissulaires pour que la proportion d’eau varie, et pour que l’aspect de l’épiderme soit modifié ».
L’hydratation constante des tissus est entretenue par une réserve d’eau contenue dans la lymphe des espaces interstitiels de la couche lacunaire, ce qui permet le remplacement rapide de l’humidité éliminée sous l’influence des agents extérieurs si ceux-ci sont pas trop violents et si l’absorption d’eau par le sujet est suffisante.
L’équilibre hydrique de l’épiderme est conditionné, donc, par la richesse en eau des tissus sous-cutanés et de l’organisme en général.
La déshydratation épidermique semble liée à de nombreux facteurs.
Le pH des liquides de gonflement des protéides en est un ; il est plus ou moins constant, pour des causes qui sont endogènes ou exogènes :
- les premières :
- le climat
- les intempéries
- les secondes :
- l’infection le métabolisme
- la vascularisation
- l’inervation…
Comme vous pouvez le constater, on en est encore réduit aux hypothèses sur les causes et le mécanisme de la lente et sournoise déshydratation de l’organisme humain.
Déshydratation de la couche cornée
Si nous connaissons encore mal la déshydratation « générale », nous sommes mieux renseignés sur la déshydratation de la couche cornée de l’épiderme.
Et puisque le but de l’esthéticienne est de réhydrater, de faire « gonfler » cette couche, la plus externe de toutes, celle qui est visible à l’oeil et conditionne l’aspect esthétique de la peau, il nous suffira de mettre en évidence les facteurs qui interviennent dans la diminution de sa teneur en eau.
La couche cornée reçoit son humidité des sécrétions baignant les couches sous-jacentes ainsi que des glandes sudoripares lorsque celles-ci sont actives.
Cette humidité est fortement influencée par différents facteurs.
Facteurs atmosphériques
La faible humidité du facteur ambiant, l’augmentation de la température et de l’intensité des radiations lumineuses, les courant d’air, contribuent à déshydrater la couche cornée de la peau.
Lorsque la température est élevées (30 à 45 °) et l’humidité faible ou presque nulle, la quantité d’eau évaporée à la surface du « stratum corneum » sera supérieure à la quantité d’eau reçues des couches sous-jacentes : la couche cornée deviendra sèche et fragile.
Par contre, si la température est faible et l’humidité ambiante relativement élevée, la couche cornée se chargera d’humidité et recevra plus d’eau de l’extérieur que des couches sous-jacentes.
La perte en eau conduira à la formation de cellules qui chercheront à se détacher de la surface : la peau deviendra « écaillée » et, par voie de conséquence, rugueuse au toucher.
D’après Black, la sécheresse de la peau évoluerait entre une déshydratation moyenne et une déshydratation intense accompagnée, parfois, de crevasses.
La déshydratation moyenne se traduit par une simple « écaillage » de la surface du « stratum corneum » qui commence à prendre sa flexibilité.
La déshydratation intense donne lieu à une sécheresse et à un « écaillage » plus importants qui produisent alors des ruptures à travers l’épaisseur de la couche cornée et des couchers sous-jacentes.
La diminution de la flexibilité cutanée, de sa « rigidité » seraient dues avant tout à une déficience en eau du « stratum corneum ».
Black en apporte la preuve par l’expérience suivante : en mettant à sécher un fragment de callosité de la surface plantaire, il devient dur et cassant.
L’addition de glycérine, de lanoline ou d’huiles végétales ne modifie nullement cet aspect physique.
Par contre, si on laisse ce fragment dans une atmosphère humide, il redevient rapidement souple et malléable.
La couche cornée de noter épiderme est soumise aux mêmes phénomènes d’hydratation que le laine.
Selon Jean Morelle: « les chimistes de l’industrie textile n’ignorent pas que la teneur e eau de la laine est fonction de l’humidité relative du milieu dans lequel elle se trouve. En effet, la laine ne se dessèche pas entièrement, à moins qu’elle soit maintenue dans une atmosphère absolument riche en eau. Il en est de même pour le « stratum cornéum » ; cela ne peut nous étonner du fait du parallélisme chimique existant entre la laine et la couche cornée de notre épiderme ».
Facteur lipidique
L’absence de sébum facilite incontestablement les progrès de la déshydratation : le film lipidique naturel, sans s’opposer à l’évaporation de l’eau, contrarie néanmoins la rugosité due au dessèchement par une action purement physique.
Il « cimente » entre elles les cellules kératinisées prêtes à se détacher.
Détergents
Les détergents contribuent à la déshydratation en faisant disparaître le film lipidique naturel ; de plus, lorsque la déshydratation intense donne lieu à une sécheresse et à un « écaillagte » importants produisant des ruptures, ils pénètrent à travers ces fissures et ses trouveront en contact avec les cellules vivantes qui seront irritées et deviendront enflammées.
Signes caractéristiques de la peau sèche
- à l’oeil nu :
- elle donne l’impression d’être tendu, tirée ; de ce fait, elle a parfois l’aspect et le brillant du parchemin
- on peut y apercevoir chez certains sujets des dartres et quelques télangiectasies localisées aux joues
- les plis d’expression sont souvent marqués et les sillons accentués
- à la loupe
- l’aspect est « farineux » ; elle apparaît comme une surface qui s’écaille et peu laisser voir de véritables petites squames
- il n’y a pas de pores dilatés ou très rarement
- les rides, les plissures et le plis d’expression sont accentués
- au toucher
- sensation de rugosité ; marque d’onctuosité normale, peu d’élasticité
- elle manque de souplesse et est très fine
- sous la lumière de wood :
- les fluorescence est faible du fait que ces peaux sont le plus souvent aussi déshydratées.
- si la peau est couperosée, la lumière de wood donne l’impression que la peau est « tachée »